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Calcio

Humeur – Touche pas à mon hymne

Author: L'Equipe.fr Actu Football

Les stades sont les seules cathédrales encore fermées à l’heure actuelle. Mon dieu, que le temps est long quand on a l’écharpe en polyester «Allez l’OM» qui dort dans un tiroir. Sagement pliée juste à côté, celle de Liverpool, offerte par un supporter lors d’un reportage en 2015. Un des « grognards » qui avait accompli le trajet dantesque jusqu’au Stade Atatürk, en mai 2005, pour la grandiose finale de Ligue des champions contre l’AC Milan (3-3, 3 t.a.b à 2), le fameux « miracle d’Istanbul ».

Les mots que Tony avait choisis pour évoquer cette nuit-là, comment les oublier : « Même si je vais à chaque match de Liverpool depuis, je sais qu’une part de la magie du football m’a quittée ce 25 mai 2005, parce que je ne vivrai plus cette expérience-là un jour. C’est comme quand tu gagnes un million d’euros à la loterie : tu sais que tu ne joueras jamais plus et que tu ne ressentiras plus ce que tu as vécu en vérifiant ton billet. S’il y avait une nuit à revivre dans ma vie, ce serait celle-là.»

« C’était comme une prière »

Tony a certes vibré le 1er juin 2019 quand Mo Salah a ouvert le score sur penalty face à Tottenham, il a sûrement exulté quand Divock Origi a doublé la mise mais bon, ce n’était plus pareil. Les poils hérissés, les larmes, sa toute première fois, c’était Istanbul et ce sera toujours comme ça. Faut-il être maso pour se repencher aujourd’hui sur ces souvenirs de stade quand notre mémoire en est sevrée depuis plus d’un an ? Il y a une raison à cela.

Cette semaine, le fameux, le fiévreux You’ll Never Walk Alone s’est élevé dans mon salon depuis mon téléviseur, j’ai bondi devant l’écran plat … Pour découvrir que l’hymne des Reds enrubannait une pub pour des paris sportifs. J’ai alors repensé à Tony, à Lee, à Chris, qui avaient rassemblé les quelques grammes d’amour-propre qui leur restaient pour entonner cet hymne à la mi-temps d’un match perdu d’avance, et resserrer les tripes des joueurs dans le vestiaire. « C’était comme une prière », m’avait alors confié Tony. 45 000 coeurs en choeur pour l’union sacrée. Et désormais, ô sacrilège, générique de pub TV.

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