Festival de Cannes 2024 : “sa bouche dégueulasse…”, un poids lourd du cinéma français accusé à la veille de l’ouverture – Closer

Author: Closermag.fr

EN BREF

• Le festival de Cannes, débutant le 14 mai, est marqué par des rumeurs d’accusations d’agressions sexuelles impliquant des figures du cinéma.
• Neuf femmes ont témoigné contre le producteur Alain Sarde dans une enquête d’Elle, révélant des agressions sexuelles datant des années 1980 et 1990.
• Les témoignages détaillent des modes opératoires similaires d’abus, soulignant l’urgence d’adresser ces problématiques dans l’industrie du cinéma.

Alors que le Festival de Cannes débutera ce 14 mai, certaines équipes de films prévoient déjà des plans B. “Il y des réunions de crise de tous les côtés”, a révélé un observateur dans les colonnes du Parisien. Depuis plusieurs semaines, des rumeurs enflent autour du milieu du cinéma. En effet, des accusations d’agressions sexuelles visant des acteurs, réalisateurs ou producteurs pourraient être révélé au grand jour pendant le fameux festival.

Et les révélations ont déjà débuté… En effet, le magazine Elle dans une enquête exclusive a dévoilé le témoignage de neuf femmes qui accusent Alain Sarde de viols et agressions sexuelles. Le producteur phare du cinéma d’auteur est à la tête de deux cents longs-métrages et avait même eu droit à sa rétrospective à la Cinémathèque française en 2009, avant de quitter, lentement, la production dans les années 2010.

Le témoignage bouleversant d’une actrice

Une actrice de séries télé des années 1990-2000, Elsa, dont le prénom a été modifié, a accepté de livrer son témoignage… Âgée de 15 ans en 1985, la jeune fille aurait été chez Alain Sarde. Ainsi, elle se serait retrouvée dans un appartement en rez-de-chaussée à Paris. Son espoir était d’avoir de décrocher un rôle pour un film. Le producteur, 33 ans à l’époque, se montre très attentif : “Il me dit que le rôle est fait pour moi. Il est charmant, me vouvoie, m’appelle ‘ma chère’. Je suis très jeune et très impressionnée“, a-t-elle expliqué.

L’homme l’aurait ensuite entraînée pour une “visite des lieux … soit une chambre ouverte sur le salon”. “J’ai tout de suite eu envie de partir… Mais, d’un seul coup, il m’a poussée sur le lit et m’a sauté dessus. Je me souviens très bien de ses lèvres, de sa bouche dégueulasse. Il était laid malgré ses mains manucurées. C’était bestial ! Je sens encore la pression de son corps sur le mien. Il m’a maintenue et m’a violée”, a-t-elle lâché.

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Iris Knobloch, la présidente du 77e festival de Cannes, a fait le point juste avant l’ouverture, tout en annonçant la diffusion du film Moi aussi, de Judith Godrèchehttps://t.co/PEQzk3Zilp

— Premierefr (@PremiereFR) May 13, 2024

Le mode opératoire du producteur de cinéma

De son côté, Emmanuelle*, qui préfère rester anonyme, a vécu un mode opératoire similaire. Celle qui a été égérie du cinéma d’auteur et nommée une fois aux César, avait 21 ans en 1987. Alain Sarde voulait lui parler d’un “très beau rôle” dans une œuvre deJean-Luc Godard. “J’étais très flattée et intimidée. Je sortais de l’école du théâtre des Amandiers, on travaillait des grands textes. Pour moi, actrice, c’était un vrai métier“, a-t-elle confié.

Mais la jeune femme s’est, en effet, rapidement rendue compte de la situation : “Quand je suis arrivée, il parlait d’un film au téléphone, très fort, en me dévisageant. J’étais si gênée que j’ai gardé mon blouson fermé jusqu’au cou. Mais quand il a raccroché, il m’a demandé si j’aimais le chocolat, en a pris un dans la boîte, en a croqué la moitié, s’est approché de moi sur le canapé, et, soudain, m’a fourré le morceau restant dans la bouche, tout en me renversant en arrière et en se vautrant sur moi”, a-t-elle conclu.